Des chercheurs australiens ont publié une étude révélant l’efficacité d’un des composants de la cannelle pour lutter contre certaines "superbactéries", devenues résistantes aux antibiotiques.
La Caisse nationale d’assurance maladie a raison : "Les antibiotiques, c’est pas automatique". Des chercheurs australiens de la Swinburne University of Technology nous font part d’une découverte qui pourrait aider le monde entier à lutter contre la menace grandissante de la pharmacorésistance : la cannelle permettrait de tuer certaines bactéries devenues difficiles à traiter, écrivent-ils jeudi 12 juillet dans la revue Microbiology.
Une méthode naturelle contre les "superbactéries"
Il s’agit plus précisément de l’un des composants de la cannelle appelé cinnamaldéhyde. Les chercheurs ont testé ses effets sur une bactérie en particulier, le Pseudomonas aeruginose, connue pour être très résistante. Elle est notamment responsable d’infections urinaires, cutanées, ophtalmologiques ou encore pulmonaires. Pendant l’infection, la bactérie engendre des biofilms, de véritables boucliers contre les antibiotiques qui favorisent sa propagation. Les résultats de l’étude se sont révélés probants : l’aldéhyde cinnamique a détruit trois quarts des biofilms en affectant leur formation. "Ces observations contribuent indubitablement à la recherche de nouveaux antimicrobiens", déclare Sanjida Topa, directrice de l’étude.
La menace de la pharmacorésistance
Une méthode naturelle qui permettrait de lutter contre la recrudescence de "superbactéries" résistantes aux antibiotiques. Au début des années 2000, face l’explosion de la production et de la consommation d’antibiotiques, des campagnes de prévention ont été menées pour avertir la population et les professionnels de santé sur leurs risques. Ces derniers se révèlent inefficaces dans certains cas (infections virales) et utilisés abusivement, ils "accélèrerai[ent] le phénomène de résistance" des bactéries selon l’Institut Pasteur. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) parle même d’une "ère post-antibiotiques, dans laquelle des infections communes […] qui ont pu être traitées pendant des décennies pourraient redevenir mortelles".
Certaines mesures ont alors été mises en place notamment à destination des patients : respecter la posologie des antibiotiques qui ne doivent être prescrits qu’en cas d’infection bactérienne, les utiliser pendant toute la durée du traitement et ne pas les arrêter avant. En Europe, on estime à 25 000 par an le nombre de décès résultants de la résistance aux antibiotiques, selon l’Institut Pasteur.
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